Last updated on 8 septembre 2019
Il est un quartier d’Istanbul, rive asiatique, qui s’appelle « Küçük Bakkalköy ».
Cela signifie « Petit village de l’épicerie » …
Du petit village qui a pu exister autrefois, peu subsiste aujourd’hui, tant la ville tentaculaire a absorbé de bourgades et recouvert les espaces vierges de zones commerciales et résidentielles.
L’hypermarché Carrefour et sa myriade de petits magasins satellites sont implantés là, au bord de la grande route 2 fois 3 voies. Alentour quelques hauts buildings abritent des entreprises internationales, d’autre tours sont réservées aux logements, et entre deux des stations-services, des entrepôts, des maisons branlantes de plein pied ou a un étage.
En attendant le bus dans ce quartier, congelée par le fort vent printanier venu du Nord, je regarde passer les enfants. Trop petits pour être scolarisés, familles trop pauvres pour les envoyer à la crèche, ils sortent faire une course à l’épicerie du coin, le fameux « bakkal ». Habillés souvent d’un seul survêtement malgré le temps, ils sont seuls ou en petits groupes et profitent de la distraction qu’offre cette sortie. Aux pieds sans chaussettes, des sandales de plastique parfois beaucoup trop grandes, jamais vraiment à la bonne taille.
Étrange contraste avec les tours ultra-modernes que ces petits bouts d’humains mal protégés du froid.
06 avril 2006