Last updated on 7 septembre 2019
Certains des plus beaux et incroyables voyages se font en rêve.
Ainsi, cette nuit, alors que mon enveloppe corporelle reposait a Bursa, mon esprit s’est envolé vers les îles. Quelles îles je ne saurais dire, peut-être les Caraïbes.
C’était le matin, l’île jouissait encore de ce calme lumineux qui règne après le lever du soleil et avant que le monde humain ne se réveille. Je descendais une rue vers la mer, une mer transparente berçant quelques vagues. Sur la plage de sable blond, une minuscule tortue luth se hâtait vers les eaux, son corps comme marbré, couleur kaki.
Fascinée par cette rencontre, j’allais pieds nus sur le sable, sans regarder où je mettais les pieds. Par malheur, je marchai alors sur un oursin, un oursin magnifique, aux piquants de longueurs variables. Blessée, je sautillai sur un pied jusqu’à la terrasse d’un restaurant voisin. La, le propriétaire donnait à deux clients des conseils pour la journée. Gentiment il me fit asseoir et me fournit du désinfectant pour nettoyer les plaies avant de me laisser retirer les morceaux brisés de piquants, cinq en tout, larges. Je me souviens encore de cette discussion légère, du départ des clients, de mon soulagement de parvenir à ôter les piquants de ma chair.
Mais lorsque je me réveillai, le rêve encore frais, l’esprit avait pris le contrôle du corps et mon pied droit était si douloureux que je n’osai le poser par terre en sortant du lit. Puis je réalisai que tout ceci, île et plage et blessure, n’étaient que songe et je forçai mon pied à toucher la moquette, un peu étonnée tout de même de ne pas ressentir la brûlure fulgurante.
Comme ils sont doux au cœur de l’hiver les souvenirs des îles éternellement estivales !
09 février 2007