Last updated on 15 septembre 2019
Dans la série Il y a tout juste 10 ans – Archive Québec, 22 août 2009.
Aujourd’hui a failli sonner le glas de ma fidèle Intrépide (oui oui, c’est le doux nom de ma tendre monture … je veux dire de ma charrette).
De retour d’Alma, la ville au bord du lac de ce côté-ci des eaux, approchant de la maison, les naseaux flairant déjà presque l’avoine (enfin vous comprendrez l’image), je vois le truck de mon voisin, la barque dépassant à l’arrière, arriver d’un autre côté.
Vous penserez comme moi qu’il s’agit là d’une de ces incroyables coincidences dont le quotidien est truffé, sans parfois que l’on songe toujours à s’en émerveiller.
Bref, pour revenir à mon canasson, je m’apprête à le garer sur son emplacement habituel, mais ne voilà t-il pas que le voisin qui me précède d’une bonne dizaine de secondes s’y stationne. A ma stupéfaction, bien entendu, car cela n’est point dans ses habitudes. Grande seigneure, je décide de lui passer cette fantaisie et de me satisfaire de sa place habituelle à la place (je prends donc sa place à la place de ma place, logique).
Mais ne voilà t-il pas qu’à peine installés, je vois la barque reculer vers moi pour se réinstaller dans ses pénates de toujours. À peine le temps de remettre le char sur mode reculon pour éviter l’accouplement contre nature truck des bois – vieux char. Le tout s’est joué en moins d’une minute, comme une chorégraphie mal réglée évitant le drame par le plus grand des hasards.
Enfin, l’histoire se finit bien, avec un voisin plus que secoué d’avoir failli m’écrabouiller sans s’en rendre compte et votre héroine assez fière de ses réflexes. Dans un sens, je le comprends, vol de stationnement, passe encore, mais destruction physique de relations de bon voisinage, ça va chercher loin devant le juge, je présume.
Avec un peu de chance, le rachat de sa bonne conscience prendra peut-etre la forme d’une truite … c’est que, des émotions pareilles, ça creuse l’appétit !
© Gwen Caillet 2019 – Tous droits réservés.