Last updated on 31 octobre 2023
Normalement, la démarche d’aménagement d’un fourgon commence par l’achat du véhicule, se poursuit par l’aménagement, et enfin s’achève par l’homologation officielle. Ensuite l’heureux propriétaire du nouveau « fourgon aménagé » peut en toute légalité profiter d’escapades ou de voyages prolongés, suivant les circonstances de chacun.
C’est un ordre logique, parfois contrarié par les aléas de l’existence. Dans le cas du cha(t)mion, l’étape de l’homologation a été repoussée par deux fois et s’achève enfin. Les douze travaux d’Hercule, en comparaison, c’est du gateau. Vous pensez que j’exagère ?
Homologuer un fourgon aménagé : une démarche administrative
C’est un processus hautement administratif, donc un peu déroutant et parfois complexe. Les pages de calcul à effectuer, les termes techniques, et les nombreuses pièces à ajouter au dossier m’ont d’emblée laissée perplexe, pour ne pas dire désemparée ou franchement terrifiée. En deux mots, j’étais quasiment persuadée ne pas en être capable. Je me suis pourtant décidée à affronter ce monstre bureaucratique, avec la pensée réconfortante qu’en cas d’échec, il serait encore possible de déléguer cette tâche à l’un des aménageurs qui offre, moyennant rétribution, de monter et présenter le dossier pour le propriétaire du véhicule.
Bien entendu, avant même de commencer l’aménagement du cha(t)mion, j’avais pris connaissance des normes à respecter : impératifs souvent de sécurité, parfois incompréhensibles et ubuesques. Précisons d’emblée que puisque l’Europe a vocation à harmoniser les différentes législations nationales, chaque pays, voire région, a créé des exigences à sa sauce. Si si. Par exemple, en Allemagne selon l’endroit il faudra obligatoirement un chauffage d’appoint, ou deux fenêtres (sur des murs différents, soyons joueurs), en Espagne il faut que le plan d’aménagement soit réalisé par un architecte. En France, il faut faire inspecter votre installation de gaz même si vous n’avez pas installé de gaz. Si c’était simmple, ce ne serait pas compliqué, n’est-ce pas ?
Me voici donc partie, ruban mesureur en poche, calepin et stylo à la main, bières au frigo (essentiel pour lutter contre les moments de découragement) à l’affut des données nécessaires à l’ascension de cette montagne au sommet de laquelle se trouve le graal, autrement nommé carte grise VASP.
Liste non exhaustive des étapes à franchir :
Tout d’abord, se renseigner pour comprendre comment s’y prendre, qui fait quoi et quand.
En fait, c’est tout simple (ce qu’on finit par comprendre après avoir visité de nombreux sites internet et lu davantage de blogs encore). Il suffit de :
– trouver toutes les normes européennes traitant du sujet ainsi que leur transcription dans la loi française, et les variations dans leur interprétation régionale (je savais bien que mes études de droit finiraient par payer)
– effectuer l’aménagement du fourgon en respectant ces normes (fastoche en théorie)
– reprendre certains aspects de l’aménagement car vous étiez passé à côté du fait que l’aération du gaz ne peut pas se trouver à moins de 20 centimètres du tuyau d’échappement (par exemple) donc on prend la cuisine et on inverse tout
– contacter le constructeur du véhicule pour obtenir un document officiel (payant) contenant le descriptif précis du fourgon
– peser et mesurer le cha(t)mion aménagé mais sans chat, donc un « mion »
– faire un plan précis et à l’échelle de l’intérieur du fourgon aménagé, en numérotant les différents espaces de rangement
– à l’aide des mesures effectuées, des informations fournies par le constructeur et du plan réalisé, remplir la feuille de calcul de répartition des charges (2 pages)
– repasser le contrôle technique puisqu’il date de plus de 6 mois – ah, en théorie, le centre ne peut pas me le donner parce que je n’ai pas l’homologation, et je ne peut pas obtenir l’homologation sans le contrôle technique, cherchez l’erreur
– si vous avez vous-même réalisé l’installation de gaz comme je l’ai fait, il faut faire procéder à un contrôle de l’étanchéité (du gaz) par une entreprise agréée
– faire procéder à l’inspection des aspects de sécurité de votre aménagement par Véritas ou Qualigaz
– envoyer le dossier complet RTI à la Dreal, attendre de savoir si tout est complet puis recevoir une convocation
– faire procéder à l’examen du véhicule par la Dreal
– demander le changement de carte grise (encore une autre procédure rigolote puisque le cas n’est pas prévu par le site de demande de carte grise, que du bonheur)
– appeler votre assureur pour modifier votre contrat (et faire des économies)
– célébrer votre victoire (la bouteille de champagne est au frais depuis … euh … longtemps) et partir en voyage (en Ecosse ?)
Dit comme ça, cela parait un jeu d’enfant, non ? Pour moi, chacune des étapes s’est révélée une épreuve à surmonter. je dois avoir un problème. Par exemple : c’est quoi un essieu ? Où faire peser un fourgon ? Comment contacter la Dreal ou Veritas ? Même avec internet, ce n’est pas évident : qui a eu l’idée géniale de remplacer le contact téléphonique par un questionnaire en ligne qui, une fois traité (et c’est long) vous communiquera les coordonnées du contact que vous êtes autorisé à contacter ?
Qui aboutit par miracle : le fourgon est homologué !
L’une des énigmes majeures du XXIème siècle est donc de savoir comment j’ai réussi l’impossible. À la réflexion, ce qui a aidé avant tout a été de recevoir des conseils de ceux qui ont suivi ce chemin avant moi : sites internet et blogs, entreprises spécialisées dans l’aménagement de fourgon, personnel des organismes agréés (centre de contrôle technique, Veritas) et de la Dreal. En même temps, pour une information valide, vous en trouverez deux ou trois qui ne le sont pas. C’est un peu comme un livre dont vous êtes le héros : vous avez 3 réponses possible à une question, la première fait exploser votre fourgon, la seconde vous envoie chercher une formule magique à Lalaland, et la troisième vous autorise à poursuivre votre chemin.
Autre facilitateur : décomposer tout le processus en centaines de micro-tâches, et s’y atteler par petits morceaux pour éviter l’effet paralysant du combat contre le leviathan. Certains jours je me demande pourquoi je suis fatiguée …
Comme d’autres avant moi, je partagerai donc sur une page dédiée des éléments du dossier réalisé, et si cela peut aider quelqu’un, tant mieux. Bien entendu, chaque installation est unique, chaque dossier est différent des autres, et il existe toujours plusieurs façons de procéder. Ce que j’ai fait n’est donc pas un modèle à suivre (surtout en termes de délais) mais un exemple de ce qui est possible.
Vous avez réussi à tout lire jusqu’au bout ?
Bravo, vous avez l’étoffe d’un(e) aménageur / homologueur (euse) de fourgon 🙂
© Gwen Caillet 2023 – Tous droits réservés.
Tu as droit à toute mon admiration
Patrice
Oufff, comme tu le dis, lire tout ça c’est déjà tellement fatiguant ! Bravo et félicitations. Hayırlı olsun, kazasız belasız güle güle kullan sevgili öğretmenim 🌹💕
Cok tessekur ederim Meliha !
Maintenant, apres l’effort le réconfort en Ecosse …
Bravo toutes mes félicitations! Tout à ton honneur! Xx
Bravo! Triple bravos!
Et en plus c’est dit avec humour!