Comme beaucoup de personnes, je suis peu informée sur la ménopause, et quand les premiers symptômes se font sentir, il devient urgent de m’en préoccuper.
J’ai fort besoin de comprendre ce qui se passe exactement, ce que je peux faire pour accompagner ce changement, et ce que cela implique pour le reste de ma vie.
Rien de moins, mais en fait c’est assez ambitieux.
La ménopause ? Incontournable, pour les femmes
Soyons positifs : subir la ménopause, cela signifie avant tout qu’on a survécu jusqu’ici, et qu’on amorce une partie nouvelle et différente de notre vie. Ca pourrait être pire, puisqu’on pourrait être morte. Je plaisante. Un peu.
Aux alentours de la cinquantaine, la ménopause arrive donc, d’abord précédée d’années de transition (et de confusion). Cette transition, ou péri-ménopause dure en général 8 à 10 ans. Bouleversement majeur au niveau hormonal, cela a des impacts forts sur la composition du corps, la santé mentale, le métabolisme cardiaque et la longévité.
Des symptômes désagréables, voire invalidants, pour 75 % des femmes
En ce qui me concerne, j’ai mis un peu de temps à reconnaitre les bouffées de chaleur. Comme souvent, je ne suis pas rapide à identifier ce qui m’arrive. Mais en l’occurence, impossible de l’ignorer bien longtemps. C’est désagréable, et la nuit c’est précédé par une brutale diffusion hormonale au niveau du plexus solaire, assez proche d’un coup d’adrénaline, qui se transforme en suée. Changer trois fois de t-shirt dans la nuit, voire passer dans la chambre d’amis pour ne pas avoir à changer les draps en pleine nuit. Vouloir arracher ses vêtements dans un magasin ou au milieu d’un dîner. Pas glop.
Peu après, j’ai aussi commencé à éprouver des douleurs de plus en plus fortes aux jambes, au point de ne plus pouvoir marcher, conduire, ni dormir normalement. Un médecin a finalement réussi à identifier l’origine des douleurs : une tendinopathie calcifiante des tendons au niveau des hanches. Rien de grave, mais très invalidant le temps que ça dure. C’est lié aux hormones.
Les médecins parlent de problèmes musculo-squelettiques, ça affecte une femme sur deux, tendons, articulations, muscles… Vraiment pas glop.
Enfin, des troubles (négatifs) de l’humeur, voire un changement de caractère. Cela fait des années que les cycles et les règles ont basculé dans le chaos le plus total, et les conséquences au niveau émotionnel sont pénibles. Toujours pas glop.
En gros, je suis typiquement en phase de péri-ménopause, et les symptômes évoqués ci-dessus sont une motivation puissante pour m’informer et essayer d’en diminuer les effets négatifs.
Adapter son mode de vie
Je ne sais pas vous, mais moi, quand quelque chose ne va pas, j’essaie d’abord de m’en sortir toute seule, en ajustant ce que je contrôle, à savoir mon comportement et mes habitudes. Volonté d’indépendance, fierté excessive ou pure bêtise ?
Donc j’ai essayé de faire des changements, en espérant que cela suffirait.
Ce que j’ai changé dans ma vie :
Consommation d’alcool : j’ai quasiment supprimé l’alcool de ma vie. Parfois ce n’est pas facile (pression sociale, habitude), aussi je m’autorise exceptionnellement 2 verres d’alcool par semaine. Au-delà, l’impact sur le sommeil est direct (insomnies et réveils nocturnes). Surtout, je souhaite limiter les risques d’inflammation, qui empirent mes douleurs aux jambes.
Ce qui aide : les boissons sans alcool (bière ou martini sans alcool, eau gazeuse).
Exercice physique : marche quotidienne (environ 5 kilomètres, soit une heure ou 7 000 pas) et davantage d’exercices de musculation (sur les conseil de mon médecin du sport), pour renforcer mon équilibre et ma force en général.
Les avantages : le corps fonctionne mieux, ça vide la tête, ce sont des moments en extérieur (en général dans la nature) et cela entretient les muscles et la résistance à l’effort.
Alimentation : j’essaie de réduire les aliments inflammatoires (sucre, produits transformés) et d’augmenter l’apport quotidien de protéines (je mange habituellement peu de viande et de poisson).
Ce que je faisais déjà :
Sommeil : j’essaie de suivre un rythme circadien (lever avec le jour, coucher avec la nuit), de dormir suffisamment (avec une sieste quand les jours sont plus longs), de dormir dans le noir et dans le silence (pas toujours possible quand je suis en appartement). Pas d’écran une heure avant de dormir.
Poids : j’essaie de maintenir un poids stable, et d’éviter les fluctuations rapides (mais pas de régime pour perdre les 3 kilos gagnés par manque d’exercice aux moments les plus douloureux de la tendinopathie).
Alimentation : j’essaie de manger le plus possible d’aliments « naturels » ou de faire la transformation moi-même à partir d’aliments naturels (gateaux et pizzas maison), et de privilégier les aliments de bonne qualité. J’évite de manger à l’extérieur (restaurants, viennoiseries).
Et donc, on peut se demander ? Tout ça, ça marche ?
Il faut préciser que j’ai aussi essayé les plantes, notamment pour les bouffées de chaleur.
Malheureusement, non, ça ne marche pas.
Ca aide, rien à dire, mais c’est très loin de suffire.
Alors les médecins vont sans doute m’aider ?
Voyons, en théorie, oui. En pratique, bon courage pour en trouver un(e) qui prenne la ménopause au sérieux et accepte de regarder l’ensemble du tableau plutôt que de se concentrer sur l’un des symptômes et d’enclencher la ronde des spécialistes. Pour rien, ou alors juste pour éliminer le risque d’un truc super grave et rare.
J’en ai vu sept, principalement pour mes douleurs insupportables au jambes. Le cinquième a posé le diagnostic, et identifié la transition hormonale comme cause (merci merci merci). La septième m’a prescrit un traitement hormonal de substitution, à ma demande (et m’a fait faire tous les examens et analyses préalables). J’hésite à la proposer pour une sanctification. Sérieux !
Il parait que j’ai eu de la chance. Certaines femmes mettent des années avant de trouver un médecin qui accepte de les aider. Quelle horreur …
Le traitement hormonal de substitution pour la ménopause
Donc pour moi, la seule chose qui fasse une différence majeure, c’est le traitement hormonal.
Ce traitement hormonal apporte au corps (et donc au cerveau aussi) les hormones qu’il a cessé de produire : des œstrogènes et des progestérones.
Dès les premiers jours les bouffées de chaleur ont disparu. Au bout de trois semaines, les douleurs aux jambes ont enfin été supprimées, après quasiment une année de souffrances. Plus important encore peut-être, mon niveau de bien-être et de bonheur est non seulement redevenu très élevé, mais d’une stabilité que je ne me souviens pas avoir jamais connue. Je suis heureuse, tout le temps. Incroyable et merveilleux.
Je continue mes recherches pour en apprendre davantage sur le sujet, et me suis abonnée à des lettres d’information publiées par des médecins et des chercheurs spécialisés dans la ménopause. En anglais principalement. J’ai rejoint des groupes de discussion sur le sujet, dévoré des livres sur la (péri)ménopause. Je commence à y voir plus clair, mais il me reste encore beaucoup à apprendre.
Voici mes sources :
– Dr. Mary Claire Haver, son livre The New Menopause et son blog the pause life (en anglais)
– Dr. Andrew Huberman, certaines interviews de son podcast, du Dr Haver, du Dr. Sara Gottfried, du Dr. Natalie Crawford, du Dr. Rena Malik, par exemple (en anglais)
– sur le site de la sécurité sociale : la ménopause, les traitements associés à la ménopause (en français)
– sur le site de l’INSERM : le dossier sur la ménopause (en français)
A venir :
Un article sur la ménopause et les risques pour la santé
© Gwen Caillet 2024 – Tous droits réservés.
Courage, le corps c’est important et l’exercice physique ça compte.
Bises
Patrice