Aujourd’hui la station de ski du Grand Tourmalet, c’est à dire La Mongie et Barèges, dans les Pyrénées, a ouvert pour la saison 2025-2026. Se lever avant le jour, avaler un petit-déjeuner et s’équiper juste à temps pour attraper la première navette, juste en face de la résidence. Seulement quelques kilomètres pour rejoindre le bas des pistes à Tournaboup, mais cela suffit pour que le paysage passe vraiment en mode hivernal.
Les remontées tardent un peu à démarrer, ou bien nous sommes tous trop impatients. Le troupeau de skieurs et de snowboarders piaffe, remue, avance, recule, fait tomber la carte du forfait, on procède aux derniers réglages des fixations, on discute. Finalement, on passe les contrôles. Au moment de prendre le télésiège, un homme juste devant moi tombe. Il n’y a pas encore assez de neige à certains endroits, c’est un peu gelé, les priorités ne sont pas toujours évidentes. C’aurait pu être moi.
D’ailleurs, ce n’est que partie remise, ma spécialité c’est plutôt de tomber sur faible pente, ou ce jour précis, dès que je m’écarte moindrement de la piste bien damée : la neige est lourde et le snow se cabre instantanément sur ce terrain qui ne lui inspire pas confiance. Dommage.
Cela fait des années que je ne skie plus qu’à Baqueira Beret en Espagne, aussi je profite de cette première journée pour redécouvrir le domaine, passer d’un versant à l’autre, tester les pistes et les parcours. La neige est moyenne, sauf tout en haut en face nord, où elle devient excellente. Il ne fait pas trop froid, le vent est modéré, de bonnes conditions pour une remise en jambes.
Il faut dire que je suis un peu rouillée, et … que le matériel ne me facilite pas la tâche. Dès le début, le masque proteste énergiquement en éparpillant sa mousse un peu partout, dans mes yeux, sur les lunettes, sur sa paroi intérieure – alors je dois ressembler à un raton laveur quand je l’enlève. Au bout de trois descentes, je me rends également compte que les fixations sont en train de se desserrer, mon pied arrière pivote tout seul! Pratique pour un mouvement de danse, moins pour virer en précision. Obligée de m’arrêter et de revisser tout ça en espérant que ça ne se reproduira pas. Finalement, de retour à l’appartement, en enlevant les bottes, je réalise que la semelle du pied droit se décolle au talon.
À se demander si c’est une journée de ski ou un test de matériel défectueux. Heureusement, il y a plusieurs boutiques au village, je peux donc facilement remplacer le masque. Les boots, c’est une autre histoire. Pas ma taille, nulle part. Bon, il faudra donc redescendre dans la vallée sous peu. Soupir. Pourvu que la botte tienne encore un peu, et que sa jumelle ne se fasse pas des idées…
Au bout de quelques heures, ayant bien exploré et un peu joué, je rejoins l’un des restaurants, Chez Louisette, au Lienz, où je suis souvent passée en randonnée cet été. L’idée me trotte dans la tête de redescendre directement au village en passant par la forêt. À pied j’en aurai pour une heure, et je sais que la neige n’est pas bien profonde. Cela dit, marcher avec le snow sur le dos m’ennuie sans trop tarder. Je m’assieds donc sur le snow pour descendre le sentier en luge. C’est rigolo, mais je rattrape vite la piste, et décide alors de l’essayer en snow. Cela passe juste, un arbre coupe le chemin, quelques pierres affleurent, mais finalement j’arrive très rapidement au-dessus des thermes. Assez sympa, je garde l’idée pour plus tard dans la saison, avec davantage de neige. Ce sera une alternative agréable au retour via la navette.
Une belle journée d’ouverture de saison donc, avec le soleil au rendez-vous. Mais le mieux dans l’histoire, c’est que je recommence demain, et après-demain, et chaque jour si possible. Pour la première fois de ma vie, je vais pouvoir enfin profiter d’une saison d’hiver à la neige et surfer tout mon content. Ce blog va donc, pour quelques mois, devenir monochromatique et probablement un peu monomaniaque aussi. Si cet article fait boule de neige…
