Souvent voyages rime avec paysages, vues exotiques, visions inhabituelles.
Istanbul est aussi, comme partout ailleurs, un paysage sonore. Un ensemble de sons qui lui est propre. On pense au chant des muezzins, qui résonne jour et nuit à intervalles réguliers, dans un chaos entremêlé plus ou moins harmonieux. Mais c’est aussi, au-delà de cette image d’Épinal, les cris des goélands, les appels des collecteurs de papiers et de vieilleries dans la rue, le klaxon d’appel des taxis, le miaulement de chats en bataille, les aboiements occasionnels des chiens errants, un éventuel hélicoptère.
Un tel paysage sonore, sans doute, se définit aussi par tout ce qui en est absent. Hormis en quelques quartiers, le son des cloches, si structurant dans la vieille Europe chrétienne, ne résonne pas. Pas de bruit des horloges rythmant l’heure.
Pas de cigales ni de radios chantonnantes, l’hiver timide est encore là. C’est qu’un paysage, visuel ou sonore, s’inscrit également dans le temps, dans la ronde des saisons éphémères.
Qu’il est bon de vivre en plusieurs dimensions !
17 février 2007