Last updated on 10 septembre 2019
Istanbul, entre 15 et 18 millions d’habitants, comment être certain du nombre exact ? L’exode rural dédaigne la capitale administrative qu’est Ankara pour se concentrer sur Istanbul, la ville du commerce, des petits boulots et des grands espoirs.
On double encore en taxi les charrettes tirées par des chevaux sur les grands axes au cœur de la ville. Complémentaires des camions poubelles modernes, un tri sélectif manuel des déchets ménagers est effectué par des hommes, femmes et enfants qui traînent derrière eux de grands sacs de toile montés sur une ossature métallique a roues. Ils récupèrent les bouteilles en verre et les canettes, les cartons d’emballages … il parait qu’ils les emmènent une fois pleins à un ou plusieurs centres de recyclage, à une dizaine de kilomètres d’ici.
Il y a encore les « eskidjis », mieux équipés d’une carriole à bras, qui braillent un appel incompréhensible pour signaler leur passage. Il faut préciser qu’ici les greniers sont rares, et le concept de tout y entasser, vieilleries et souvenirs, n’est pas si fréquent. Aussi, lorsqu’un nouveau meuble vient en remplacer un abîmé ou simplement démodé, on s’en débarrasse en le donnant, en le sortant dans la rue ou en le confiant à un de ces « eskidji » – littéralement : celui qui prend les vieilleries – qui ramasse tout et n’importe quoi.
Ainsi une vieille paire de chaussures se descend dans la rue un jour sans pluie, tout comme un matelas ou un tas de vieux journaux, et ça disparait en un temps record.
18 mai 2006