Last updated on 10 septembre 2019
Bien sûr c’est un voyage qui a commencé avec moi.
Il parait qu’on est un petit nombre comme ça. Les sociologues nous ont même donné un nom : on serait les « global nomads » (ce sont des sociologues anglais il faut croire). C’est joli. Ça veut dire qu’on a tellement tout le temps voyagé, à grandir avec plusieurs cultures et plusieurs langues et à s’adapter tout le temps à ce qui nous entoure qu’on a des structures mentales un peu différentes.
Je ne suis donc pas une bonne française comme les aiment les instituts de sondage, les administrations ou les politiciens. Tant pis.
Me voici donc vivant ma cinquième expatriation longue durée. Ma préférée, si je puis dire, car généralement mon temps préféré est le temps présent. Mais je ne me sens pas transplantée ici, pas de racines, pas de vrai changement.
Juste un équilibre. Parce que j’aime les gens d’ici, le rythme de la ville, les sons et les senteurs. Les jours de neige paralysante et les chaleurs anesthésiantes. J’arrive enfin à atteindre cet état d’éveil – pas permanent non, tout de même – mais fréquent – qui permet de regarder avec un œil renouvelé ce qui m’entoure.
Un voyage sans fin que n’entame ni le quotidien ni l’intégration ni l’habitude.
06 janvier 2006 / 07 avril 2019