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Le Big One à Istanbul

Posted in Istanbul, Turquie, and Voyages

Last updated on 11 septembre 2019

Quand on vit à Istanbul, quand on y a vécu, on a toujours dans un coin de la tête le Big One. Et il ne s’agit pas, mais alors pas du tout, de trouver l’âme soeur.

Le Big One, c’est un peu le jumeau du temblement de terre qu’attendent les Californiens. C’est le ciel qui va nous tomber sur la tête (ou plutôt le plafond), la terre qui va s’ouvrir sous nos pas (juste un peu plus loin, ce serait mieux). Ça fait bien quinze ans qu’on nous le promet pour n’importe quand dans les cinquante prochaines années.

Tout Stambouliote qui se respecte connait les consignes de sécurité, les lieux de rassemblement dans le quartier de la maison et du travail ou de l’école, dispose de quelques réserves de tout au cas où, et un sac d’urgence pour ne pas chercher son passeport et une lampe de poche au fond d’un tiroir quand les minutes compteront.

Sous la mer de Marmara court une faille, dont les ramifications atteignent Istanbul, et chaque année qui passe sans tremblement de terre d’importance signifie que la pression monte, monte et monte encore. La dernière fois, c’était en 1999, à Izmit, presque aux portes de la mégapole. 6,7 sur l’échelle de Richter, 20 000 morts (10% de la population), davantage de blessés, plus d’un demi-million de sans-logis. Un quart de millions de bâtiments récents effondrés, et par la suite, l’effroyable scandale des normes antisismiques non-respectées.

Rien qu’au cours de l’année écoulée,  Istanbul a subi 5 tremblements de terre mineurs. Durant les 100 dernières années, 10 tremblements de terre majeur ont eu lieu dans la région, touchant jusqu’à la Bulgarie ou la Grèce. Alors le Big One, il fait peur.

Il faut dire que la ville a bien grandi en un siècle, elle a reçu une grande partie des migrants des campagnes, et est passée d’un million d’habitants à … 15 millions environ en 2016, et ne cesse de grandir. Les quartiers les plus pauvres occupent des zones inondables, susceptibles de glissements de terrains et bien sûr, s’écrouleraient à la moindre secousse un peu violente. Les quartiers historiques, les grosses murailles, les constructions millénaires, ceux-là ont fait leurs preuves. Ils résisteront une fois de plus. Mais les petits derniers, les plus fragiles, ceux-là n’auront aucune chance. Pourtant, les architectes, les ingénieurs turcs sont parmi les meilleurs au monde, en terme d’anti-sismique. Ils rivalisent de compétence avec leurs homologues japonais et américains.

Istanbul et son épée de Damoclès …

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