Last updated on 10 mai 2024
1998. Pour la deuxième année, je suis volontaire internationale et cette fois encore je pars avec l’organisation Service Civil International. Direction les Etats-Unis, plus exactement le sud du Colorado, en passant par New York et Denver. Trois semaines pour aider une association de protection des loups, Mission: Wolf Colorado à réaliser différents projets, en plein coeur de la montagne, avec une dizaine d’autres bénévoles venus du monde entier.
Mon premier road trip
C’est un long et beau voyage, qui me permet de revenir dans la chaîne des Rocheuses que j’avais déjà découvertes dans le Montana, plus au nord, quelques années plus tôt. l’idée est de perfectionner mon anglais, de m’engager pour la protection d’animaux sauvages, et bien sûr de profiter des montagnes. Je suis bien décidée à me lancer dans cette grande aventure, franchissant l’océan et parcourant (en bus) une grande partie du continent nord-américain.
Le trajet en bus depuis New-York est (très) long : deux jours et deux nuits en Greyhound. Toutefois, cela permet de bien réaliser la beauté et l’étendue des Etats traversés. Après un peu de repos et de découvertes à Nederland, je retourne donc à Denver avant de rejoindre le site du chantier international.
Rencontres à Denver, capitale du Colorado
Je pose mon sac-à-dos dans une auberge de jeunesse bon marché. Il ne faut pas longtemps pour réaliser que je ne suis pas la seule du petit groupe de volontaires à avoir choisi l’endroit, bien placé et bon marché. Chaque incursion dans la petite cuisine partagée me permet ainsi de faire connaissance avec mes futurs compagnons de chantier.
Il y a quelques courses importantes à faire, car nous sommes prévenus que nous allons au bout du monde. Sans viser l’autonomie, il serait plus sage de ne rien oublier d’essentiel. Pour voyager léger, je suis partie avec un minimum d’affaires, et il me faut maintenant compléter mon équipement. Accompagnée par l’une ou l’autre de mes nouveaux amis (selon leurs propres besoins), je pars donc pour une mission « shopping ».
Shopping dans la grande ville
Première halte : la fabuleuse boutique REI (Recreational Equipment, Inc), pour le matériel de montagne. Il me faut une tente de camping, un tapis de sol, quelques vêtements techniques et autres accessoires. C’est une expérience merveilleuse que de déanbuler dans ce paradis pour les amateurs de montagne. J’y trouve facilement mon bonheur, et si cela grignote une bonne partie de mon budget, je ne le regretterai pas. La petite tente REI m’a ensuite accompagnée plus de vingt ans. D’ailleurs, des années plus tard, fraîchement débarquée au Québec, quand j’ai découvert avec délices son équivalent canadien, Mountain Equipment Company, j’ai eu l’impression de revenir en territoire familier.
Deuxième halte : une librairie. Impossible d’imaginer partir dans un endroit reculé sans faire provision de livres. Toujours en bonne compagnie, je me rends au Barnes & Noble local. C’est aussi une chaîne, typiquement américaine. J’ai l’embarras du choix, et j’en repars avec le petit stock indispensable. Sans le savoir, je suis en train de prendre des habitudes qui me permettront par la suite de devenir pleinement bilingue.
Et le voyage continue
Les déplacements pour effectuer ces achats me permettent de commencer à mieux connaître la ville. Il y a tant à voir, à sentir, à écouter. Et Denver, c’est grand, surtout quand on se déplace à pied, c’est très urbain. Mais finalement je ne suis pas venue pour ça. Je suis venue pour la nature, pour la montagne, pour les étendues sauvages.
En fait, comme le reste du petit groupe, j’ai maintenant hâte d’effectuer la prochaine étape et d’atteindre la petite ville de Walsenburg. C’est tout au sud de l’Etat du Colorado, non loin de la frontière avec le Nouveau-Mexique. Encore un trajet en bus, mais cette fois je ne suis pas seule. C’est rassurant, car en cas de retard, les solutions seront plus faciles à trouver.
En effet, étant donné l’isolement du site, nous avons rendez-vous un jour précis, à une heure donnée. Nous avons été prévenus que quiconque ne se trouvant pas au lieu dit au moment fixé devrait s’arranger pour rejoindre le campement par ses propres moyens. Dit poliment, nous serions abandonnés en pleine pampa, à plus d’une heure de route de notre destination finale, et sans le moindre transport en commun.
Heureusement, nous arrivons sans encombre et dans les temps. Le responsable de l’association Mission: Wolf, Kent, arrive aussi, et nous repartons rapidement en direction de la montagne, pour une nouvelle aventure. Les loups nous attendent …
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