Parfois la vie d’une nomade prend la forme d’une spirale et repasse aux mêmes endroits, à des moments différents. Certains repères persistent, d’autres ont disparu. Variations sur un même thème, toujours le même, quoique subtilement différent. A la joie des retrouvailles se mêle la douce nostalgie d’époques disparues.
Barèges, au cœur des Pyrénées
2025, c’est le retour à Barèges, au cœur des Pyrénées. Station de ski en hiver, cure thermale en été, sur la route du fameux col du Tourmalet, le village offre plusieurs facettes.
J’y avais travaillé en hiver, il y a bien des années, à peine de retour de Turquie et déjà en partance pour le Canada.
Un agréable séjour alliant une activité professionnelle aux joies de la glisse. Les employeurs fournissaient un logement, la neige était au rendez-vous, ce fut une pause inattendue, une parenthèse dans l’attente des grands espaces nord-américains.
Le temps fait maintenant une élégante boucle.
Je suis partie au Québec et j’en suis revenue, avec de nouveaux rêves, et un nouveau « mal du pays » subtil qui vient se blottir contre tous les autres. Chaque nouvel endroit laisse sa marque, et en repartir crée une part de vide, dont la somme façonne les nomades modernes, dont je suis.
Je suis partie en Espagne, et je n’en reviens pas encore. Mais toujours, les montagnes jouent les sirènes, m’appellent et il s’avère impossible d’y résister. Ce n’est pas un jeune rêve, et ce n’est pas non plus un rêve qui s’efface avec le temps. La montagne !
Et quelle montagne !
Cet été, retour donc à Barèges, et dans le même édifice qu’autrefois.
Il suffit de pas grand chose: un studio qui s’illumine au soleil levant, les odeurs fraîches de la forêt qui entrent par les fenêtres grandes ouvertes. Un sac de randonnée, les chaussures de montagne, des bâtons de marche qui restent dans l’entrée : toujours prêts pour une petite ou grande sortie.
Je parlerai ailleurs des marmottes et des myrtilles, des hauts arbres aux dentelles de lichen, des lacs aux couleurs vives, des framboises et des noisettes, des renards flamboyants, des roches qui ondulent dans un mouvement figé, de la chaleur des courants chauds ascendants.
La douceur de l’eau, la magie de la lune qui se lève derrière la forêt, les nuits fraîches et l’air pur.
L’automne est là déjà, et l’hiver s’en vient, porteur du grand rêve blanc. La neige viendra jusque sous mes fenêtres. Je l’attends avec impatience. Mais d’ici là, la montagne, et quelle montagne !
© Gwen Caillet 2025 – Tous droits réservés.
Merveilleux🌲🌳🍂