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Dans la série Il y a tout juste 10 ans – Archive Québec, 7 août 2009.
Parfois, même le soleil incite à cuisiner.
En fait c’est simple, il fait beau, pas trop chaud, il arrête de pleuvoir, allez hop au bord de la rivière, retour sur mon gentil sentier. C’est qu’un élevage de girolles, ça se surveille tout de même! Je montre un peu plus de prévoyance cette fois-ci, un sac de toile, un petit couteau et plusieurs grandes boites. Par chance, j’arrive en premier sur les lieux : au moment de repartir le parking sera plein. Autant commencer par les framboises, qui ont survécu à la cueillette grâce à la pluie des derniers jours – eh oui, même le mauvais temps a ses avantages, en l’occurence il laisse mûrir les fruits tranquillement.
Une fois la boite à demi remplie (un bon kilo je pense) de fruits mûrs à souhait, je passe aux champignons, qui sont là ou je les avais laissés, attendant sagement mon retour. Je cherche un moment dans le sous-bois, mais ne trouve pas d’autre endroit magique. Quelques spécimens isolés tout au plus, et la marque du couteau d’un concurrent – certainement un(e) autre français(e). Un joli petit cèpe également, mais impossible de l’identifier avec certitude, pas de chance.
Le ramassage des champignons effectué, un petit coup d’oeil sur les framboises m’informe qu’elles ne vont sans doute pas survivre jusqu’au réfrigérateur. N’écoutant que mon courage, je m’installe sur un rocher au bord de l’eau et les dévore jusqu’à la dernière. Il reste encore le chemin du retour pour remplir à nouveau la boite …
Sur le sentier, qui s’est quasiment transformé en autoroute, je croise des familles de pêcheurs, de vieux couples amoureux, des cueilleurs de framboises qui par malchance passent après moi, et même un chercheur de bleuets assez dépité de ne rien trouver : la saison est un peu en retard. Un couple rieur me montre fièrement une petite récolte de noisettes encore vertes qu’ils vont laisser mûrir dans la cuisine. Idée à suivre, bien que je n’y crois guère !
Tout cela m’a donné faim, et sous le regard du magnifique chaton du voisin qui a investi l’appartement, je prépare les framboises, pour moitié en vinaigre arômatisé, pour moitié en conserves à l’ancienne (merci Tante Marie et ses bonnes recettes). J’attaque ensuite le quatre-quart promis pour le week-end de filles qui s’annonce. Alors seulement, il est temps de préparer les pommes de terre sautées aux girolles : simple et délicieux !
Quand le voisin revient chercher son chat, il me remercie de l’avoir gardée par un pot de sauce tomate maison … Je sens que l’on va bien s’entendre, de truite (délicieuse et tellement belle) en gateau, en sauce tomate – voici ce que j’appelle des relations de bon voisinage.
En outre, la préparation du sirop pour les conserves m’a donné une forte envie d’essayer les recettes de bonbons et autres friandises de mon vieux grimoire.
© Gwen Caillet 2019 – Tous droits réservés.