Last updated on 1 novembre 2023
Après quelques jours de voyage, nous sommes arrivés au bout de la route, pour le moment du moins. Bienvenue à Port Sherry ! Tout droit ce n’est plus possible, à moins de gagner l’Afrique du Nord. Il faudrait choisir l’est ou l’ouest. Ou ne pas choisir et se poser là, dans une délicieuse indécision. Être sans rien attendre. Simplement être. Et boire des jus d’agrumes frais.
Devant, c’est l’Océan, Atlantique déjà, quoique la Méditerrannée ne soit pas si loin. Un peu vers l’est au large, comme posée sur les eaux, se trouve Cadiz et la civilisation.
Le parking du bout de la route
Sous les roues du cha(t)mion, un peu de sable, envolé de la plage en contrebas. Un grand pin maritime se dresse au milieu du petit parking sauvage. Tout autour ce sont de verts amandiers, et surtout de ces buissons odorants aux larges ramées de fleurs blanches. De hautes herbes parsemées de tâches jaunes, oranges et blanches. Quelques chats, des rouge-gorges, pies et hirondelles, sans parler des goélands et d’occasionnels survols de bavards canards sauvages.
El Puerto de Santa Maria face à Cadiz
Ce paradis du bout du monde bercé par le son des vagues roulant sur le sable se nomme El Puerto de Santa Maria. Paisible station balnéaire bon enfant, dotée d’un bateau-navette vers Cadix pour éviter les embouteillages des routes terrestres, c’est une petite ville accueillante et tranquille. Les jardins publics et privés accueillent orangers, citronniers et mandariniers, au milieu des palmiers, des mimosas et des grands lauriers. On y prend son temps, pour une promenade le long du port de plaisance, pour un verre en terrasse, pour un brin de causette avec n’importe qui rencontré sur le bord du chemin.
Coup de coeur déjà l’an dernier, tant pour le site que pour l’ambiance, la Playa de la Muralla tire son nom des grands pans de murailles qui menacent de s’écrouler quand ils ne gisent pas déjà paresseusement sur le sable, fatigués d’une si longue vigilance. Sable fin, palmiers, rouleaux nonchalants, où vient s’achever la promenade de Puerto Sherry.
Chats de garde et chauffeurs polyglottes
Beaucoup ne font que passer, certains se posent un peu plus longtemps, histoire d’explorer un peu les environs, de profiter de longues marches sur la plage, immense à marée basse, de visiter le château de San Marcos à la porte cachée sortant droit des contes des Mille et Une Nuits. L’atmosphère est cordiale et détendue. Allemands, Espagnols, Britanniques, Néerlandais, rares Français, et même un couple de Polonais et un Mexicain… On y entend toutes les langues, on se salue, on partage quelques adresses, voire une bière ou un repas. On se dépanne pour aller faire les courses, on se garde la place. S’observe ici une bienveillance et une solidarité qui ne se trouve pas partout. Qui réchauffe et apporte la paix. Et le chat monte la garde, du haut de son observatoire parfumé.
Pour suivre ce voyage sur la carte, cliquez sur voyage en Espagne 2023 : point F.
© Gwen Caillet 2023 – Tous droits réservés.
Ça fait du bien de te lire. J’ai un peu l’impression de voyager.
Bises
Patrice