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Sous une voûte ancienne, marbre et bois, le hammam. L’entrée est cachée derrière les étals du marche populaire, en haut de la rue; il faut dépasser les deux mosquées sur la droite. Dans une ruelle l’inscription « hammam pour femmes » au dessus de la porte. L’établissement est vieux de 650 ans, il faut se courber pour passer le seuil. Quelques matrones occupent le temps dans la pièce qui fait à la fois office d’entrée, de guichet, de salle de repos et de vestiaire. Au milieu un poêle qui ne chauffe guère que la théière posée dessus. L’électricité est utilisée avec parcimonie.
Drapées dans la fine serviette rayée de rouge, il faut suivre la fille de la propriétaire et passer deux portes basses dans un labyrinthe de marbre avant de se trouver enfin enveloppées de vapeur. Dans une première salle, sauna et bains, dans la deuxième salle, la dalle de massage et à nouveau des vasques d’eau, dans la dernière, de taille tout aussi modeste, les mêmes lavabos autour de la pièce posés à même le sol le long des rigoles d’évacuation. Tout est du même marbre gris, les robinets sont joliment ouvragés et un peu de lumière descend des petites ouvertures dans le dôme.
On est loin des hautes salles magnificentes des grands hammams, mais en ce samedi quelques femmes sont là malgré le beau temps au dehors. C’est une pause appréciable en marge de l’agitation de la ville, dans les vapeurs d’eau chaude qui portent vers une douce somnolence.
Le personnel est bien en chair, comme souvent, et la masseuse énergique. Le lieu est agréable, authentique, d’un calme troublé seulement de quelques chants traditionnels. Lavées, frottées, massées, brossées, nous ressortons chargées d’une nouvelle énergie paisible vers un jus d’orange frais réhydratant, sous les mots d’au revoir des générations de femmes travaillant là.
04 février 2006