Last updated on 12 septembre 2019
Dans la série Voyage en Chine du sud, archive inédite de juillet 2011.
Canton est une ville d’eau. Il suffit de bien se chausser et de suivre quelques rues pour rencontrer un canal, bordé de manguiers sur lesquels des familles viennent cueillir les fruits. Au bout du canal, sous une superposition d’autoroutes surélevées, une promenade a été imaginée le long d’une rivière.
L’aménagement en est magique, ici une petite allée ou ôter ses souliers et se masser les pieds sur le pavage en petits galets, là un bassin illuminé aux sons de crapauds, les sentiers qui serpentent sous des arbres magnifiques, dans un coin sur un banc un musicien qui joue sur son instrument une vieille chanson traditionnelle en la chantant parfois, au dessus de nos têtes les gratte-ciels parés de publicités aux couleurs changeantes. La nuit est belle. Un mini-stade, pistes de course et terrains de badminton, des enfants qui jouent dans le soir en profitant de la fraîcheur apportée par le vent dans cette coulée verte.
Plus tard la rivière aux perles, une vue magnifique, digne des plus jolis sites parisiens des bords de Seine; le long de la promenade flânent les marcheurs, des amoureux main dans la main, les hommes fument, des marchands ambulants proposent des fruits dont j’ignore le nom, délicieux, les bateaux passent à leur rythme, et dans le lointain un pont change de couleur, teintant l’atmosphère tantôt de jaune, tantôt de vert, parfois multicolore, un peu comme le pont d’Istanbul.
Dégustation d’ une glace japonaise au thé vert avec un je ne sais quoi de familier. Toujours les robes des jeunes femmes sont un enchantement, et l’on voit tout et n’importe quoi comme habillement, chaussures et accessoires. Sous une bretelle d’autoroute a été aménagée une aire de sport, avec de nombreux appareils de musculation, d’étirement ou de massage. Ce sont les mêmes qu’à Istanbul, ici comme la-bas c’est admirable de la part des décideurs de miser aussi sur des installations de santé publique à la portée de tous, grands et petits, riches et pauvres, et non de s’en remettre aux salles payantes comme dans certains pays occidentaux.
Au retour, sur une place, des dormeurs sont étendus sur leurs nattes. Cela me choque un peu mais il parait que parfois c’est juste un choix, pour ne pas faire un long trajet et rentrer chez soi : on préfère dormir n’importe ou près de son travail. Pour la sieste aussi, avec ces fortes chaleurs il est relativement acceptable de s’endormir n’importe ou, excepté dans les parcs ou ce serait mal vu, si je comprends bien.