Dans la série Il y a tout juste 10 ans – Archive Québec, samedi 17 avril 2010.
Un concert de jazz expérimental ce soir. Sur scène, 12 musiciens : des cuivres, surtout, et un bouquet de bonne humeur.
La salle est intime, petites tables pour le public, un éclairage dans les rouges et noirs.
Des créations originales en mélange hétéroclite quelques pépites.
Je suis transparente et la musique m’envahit, déborde. Le temps disparait, un sourire qui en rappelle un autre et les larmes me montent aux yeux de nostalgie; la ligne d’une machoire, le pli d’un sourire et je suis de nouveau à Paris avec un autre musicien, je l’entends parler d’art; la musique change et j’entre enfin dans le film d’autrefois, montant les escaliers marche après marche, le souffle court du trombone grave et les lions tournent en rond dans la fosse.
Muette, les mots ne peuvent plus resurgir qu’à plat, sans la densité ni le volume.
Les notes gardent l’écho.