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Mémoires cairotes

Posted in Égypte, and Voyages

Last updated on 7 septembre 2019

Un premier jour au Caire qui commence tard dans la nuit, traversée de la ville endormie dans un taxi peu bavard (qualité rare), premier aperçu des exotismes et beautés de cette ville déroutante. Les minarets des mosquées y sont massifs plus qu’élancés, souvent éclairés voire parés et enguirlandés comme pour une fête de mauvais goût. Mais les éclairages, des néons verts électrique, à l’intérieur, la couleur de l’islam telle une vision d’un autre monde … c’est beau.

Quartier des ambassades, belles bâtisses dans des jardins en fleurs. Où donc est passé l’hiver? Oh, il est bien là mais la végétation continue à s’étaler de toutes ses couleurs sans y prêter attention.

Au petit matin la curiosité m’attire sur le balcon de la chambre d’hôtel, qui surplombe ce petit coin de centre ville. Ce qui n’est pas à voir est révélateur : un brouillard dense d’humidité et de pollution limite la visibilité. Derrière, un jaune sale annonce le beau temps.

Plus tard dans la journée après le petit déjeuner méditerranéen de rigueur, olives et fromage, la ville se laisse découvrir et égare les malheureux voyageurs trop aventuriers pour utiliser taxi et métro. On dirait l’une de ces forêts de contes de fées qui attire le voyageur imprudent et le perd impitoyablement par la magie qui lui est propre. À la décharge de la ville, je dois préciser que la cartographie de ces rues semble une science assez approximative.

Découverte en tout cas des boulevards commerçants, des voies rapides aériennes infranchissables, des petites rues étroites grouillant du petit peuple travailleur, de la circulation incessante et folle … et découverte du Nil, le Prince de la ville, qui s’orne de voiles triangulaires et de jet skis, de ponts parenthèses et de couleurs, ah les couleurs du fleuve !

L’architecture est belle, comme une cendrillon top model sous une couche de crasse et de poussière. On ne peut que l’imaginer propre et pure. On ne peut que l’aimer, en l’imaginant. Le Caire est un vivant appel à l’imagination, c’est une ville du possible, des potentiels à venir, d’un présent qui cache le passé presque, sans y parvenir. C’est une ville émouvante, fatigante, un peu triste de la lourdeur de sa poussière, de sa circulation, de sa pauvreté.

Le Caire est une surprise pour le voyageur qui n’en attend rien, et si l’on n’a pas le cœur serré de la quitter, l’on sait déjà que ce sera agréable de la revoir.

18 janvier 2006

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