Last updated on 12 septembre 2019
Dans la série Voyage en Chine du sud, archive inédite de juillet 2011.
Le matin à Zhaoqing, aucun signe d’amélioration de la météo, donc je pars a la recherche de l’entrée du parc des sept pics munie d’un parapluie. Encore une fois, merci le GPS.
Une fois passé les grilles, quel spectacle!
Ça commence par une foret inondée. Pas une mangrove, juste une forêt les pieds dans l’eau. Et quels pieds, de grands arbres droits, majestueux.
Plus loin le lac aux nénuphars, puis le bassin aux carpes. Les eaux ont cette couleur profonde et douce des jours de pluie. Peu de téméraires me rejoignent dans la folie de vouloir braver les intempéries pour profiter de ce joyau de nature, mais cela crée une sorte de connivence, on se croise, se recroise, s’encourage, se prend en photo, l’ambiance est à la camaraderie.
Me voila sur une des îles, et les sommets m’appellent. Cette manie chinoise de mettre des marches partout est un peu agaçante, surtout pour les mollets, mais c’est efficace et d’en haut … je me sens comme Peter Pan quand il découvre l’île aux enfants perdus pour la première fois. Le paradis est à mes pieds.
La journée tout entière est ainsi, une découverte émerveillée et ludique, de promenades en barques sur les rivières souterraines au cœur des montagnes, du désir d’aller voir juste un peu plus loin encore sur ce sentier, franchir un pont, changer d’horizon, rire de joie au sommet des pics, se faufiler de côté entre les murailles de pierre, être asphyxiée par les nuages d’encens, chercher d’où sonne le gong, courir dans les grottes et jouer parmi les statues historiques, essayer de trouver un sens aux poèmes gravés dans le roc des falaises, déambuler le nez en l’air parmi les effluves des plus belles fleurs …
Ça ferme trop tôt, et je quitte à regret ce site enchanteur en sachant que je continuerai longtemps dans mes rêves à le visiter.
Edit : Suite à un malheureux concours de circonstances, mon cerveau n’a pas tenu cette promesse faite à moi-même et a occulté, durant de nombreuses années, le souvenir de cette merveilleuse journée, une des plus belles de ma vie. J’ai néanmoins fini par le retrouver.