Last updated on 1 novembre 2023
Il n’y a pas d’âge pour apprendre. Zeus, 11 ans, continue. Il apprend à voyager confortablement, à profiter au mieux des nouveaux environnements, à doser l’esprit d’aventure et la prudence…
La nuit passée, j’ai découvert qu’il a adopté un nouveau comportement. il s’allonge sur le ventre, position de repos normal, puis se laisse rouler / tomber sur le côté. D’un peu haut, et pas dans le vide ! Trop fort !
Un peu de contexte ? Nous sommes dans le fourgon aménagé, autrement connu sous le nom de cha(t)mion, où nous partageons le lit (enfin, Zeus me laisse un peu de place côté fond, la plupart du temps). Heureusement que j’ai vu grand, 1m40, sinon on ne tiendrait pas. C’est qu’un chat étendu de tout son long, de préférence au milieu du lit, ça ne laisse pas tant d’espace pour son esclave (ou humain apprivoisé pour ceux qui tiennent absolument à l’utilisation d’un langage politiquement correct).
Un lit, c’est bien pratique, ça sert à plein de choses :
– voyager en toute sécurité (avec les griffes bien ancrées dans le matelas, surtout dans les virages en montagne)
– se réfugier en lieu sûr quand la porte est ouverte et qu’un chien vient rôder trop près, attiré par le bol de croquettes en libre-service (pour Zeus, pas pour les chiens de passage, faut pas exagérer non plus)
– observer les alentours par la fenêtre dans la cloison de la cabine quand la porte est fermée
– observer les alentours par la porte quand elle est ouverte
– faire la sieste sous la couette ou le drap (pour éviter la pollution sonore)
– se réchauffer sous la couette ou les couvertures quand il fait froid (-8 en Val d’Aran, ce n’est pas un temps à mettre un chat dehors, un chien à la limite mais pas un chat)
– faire sa toilette et en profiter pour laisser plein de poils sur la couette (et de sable quand on est à la plage, et de traces de boue quand il pleut, et d’épines quand il y a des buissons) – petite astuce : prévoir des housses de couettes, dessus de lit etc en réserve
– régurgiter ses médicaments quand on est malade (sur le sol lavable, aucun intérêt d’être malade) – petite astuce : prévoir des housses de couettes, dessus de lit etc en réserve (Comment ça, je me répète ?)
– dormir sur les draps, sur la couette, sur un oreiller, sous les draps, sous la couette, sous une couverture
– grimper sur le ventre de son humaine (moi) en pleine nuit (de façon incompréhensible, je refuse absolument toute séance d’acuponcture gratuite sans couette entre le ventre et le chat, allez comprendre pourquoi) en pleine nuit
Ce qui nous ramène à nos moutons, enfin, aux roulades.
Il faut préciser que le lit, fixe, se trouve à environ un mètre de hauteur.
Pour y grimper, il suffit à Zeus de sauter sur le banc, puis sur le lit. Ou accessoirement, en cas de grande paresse et de configuration optimale des lieux, de sauter sur les toilettes, puis sur le banc, puis sur la table, puis sur le lit. Plus facile, mais ça implique deux demi-tours.
Pour descendre, de une à quatre étapes, selon l’envie et l’urgence de la situation.
Si comme moi vous manquez totalement de respect et avez une préférence pour l’humour de situation, la question que vous avez en tête est bien évidemment « Zeus est-il déjà tombé du lit en dormant ? ».
La réponse est oui, plusieurs fois. Parfois même en entraînant la couette avec lui. Il faut dire qu’un lit en hauteur permet notamment de dormir avec la tête dans le vide, le sommum du confort félin (quoi de mieux, pour se rappeler que les panthères et les tigres ne sont après tout que des cousins, que de dormir en croyant se trouver sur une branche ?).
À la question de savoir si j’en ai ri, désolée, mais je ne peux pas répondre. Délicatesse oblige (risque de censure aussi).
Quoi qu’il en soit, Zeus profite donc toujours d’un état de demi-éveil en plein milieu de la nuit pour venir s’installer sur mon ventre, par-dessus la couette. Il patouille, ronronne, puis se couche. Trop mignon. Une minute, après, ça devient pesant. Littéralement. L’adorable chaton a quand même bien grandi en plus de dix ans et approche des dix kilos. Pour continuer à dormir, il faut donc se débarrasser, non pas de ce poids sur ma conscience, mais de ce félin sur mon système digestif. Et en douceur, car comme chacun le sait, les chats sont susceptibles.
J’ai donc trouvé la parade (digne d’être homologuée, certainement) : la couette de secours se trouvant entre les portes du fond et moi (bien agréable quand la nuit fraîchit et que l’on est un peu frileux), je passe mon bras autour du chat, roule sur le côté et le dépose en même temps sur la couette. Hop, ça passe presque inaperçu, Zeus décide de continuer à dormir, je me rendors aussi, comme soulagée d’un poids, et tout le monde est content.
Sauf que la nuit dernière, je n’étais pas assez réveillée pour gérer la situation, dans un état de demi-sommeil, trop dur de bouger ou même d’y penser. Mais alors, à ma grande surprise, j’ai senti le chat se laisser tomber de lui-même dans la couette adjacente.
Quand on sait la difficulté d’apprendre à tomber en toute confiance, par exemple en arts martiaux, malgré les coussins pour amortir, je suis admirative. Cha(t)peau, Zeus !
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