Il y a bien longtemps, en ces temps reculés d’avant la Turquie, je fis un songe.
Il faisait chaud, devant moi les ruines d’un monument imposant, un mur encore debout. La plaine partout alentour. La chaleur immobile d’un après-midi d’été.
Pour surveiller la plaine, j’escaladai le mur jusqu’au premier étage, où je pus me tenir debout dans ce qui était autrefois l’encadrement d’une fenêtre. De cette hauteur, j’apercevais les hautes herbes à perte de vue.
Un rugissement s’éleva alors, paralysant l’instant. A quelques dizaines de mètres de moi je vis un lion, puissant et désinvolte. Étonnamment, je ne ressentais aucune peur, et je restai là un temps suspendu, à observer et contempler le superbe animal.
En préparant, plus tard, un voyage le long des côtes de Turquie, je tombai en arrêt devant une photographie de la façade de la bibliothèque de Celsius à Ephèse. C’était ça, c’était là. Dans le rêve je me tenais exactement à cette fenêtre.
Quelques années plus tard encore, je vis enfin de mes yeux le célèbre monument, ce qu’il en reste, du moins. Pourtant, le paysage avait changé, ce n’était pas exactement la bonne topographie.
Non loin de là, dans des maisons en terrasses miraculeusement préservées des catastrophes naturelles et de la fureur des hommes, je découvris une mosaïque d’une grande beauté. c’était “mon” lion. Son rugissement résonnait encore dans mes oreilles.
02 juin 2007
