Last updated on 1 novembre 2023
Septembre touche à sa fin et le cha(t)mion n’en finit plus de sillonner les routes de France. Déjà deux bonnes semaines à remonter très tranquillement vers le Nord, en longeant les côtes atlantiques, d’île en marais, de plage en bocage.
Autour du bassin d’Arcachon
Une fois passé la côte landaise, par trop inabordable, le fourgon et son félin se sont installés sur la mythique plage du Petit Nice, face au banc d’Arguin dans le bassin d’Arcachon. Même la pluie insistante n’a pu gâcher cette superbe halte de plusieurs nuits. Le hauts pins, les couleurs inimitables de ce joli coin de paradis, la plage sans fin, les écureuils sautant de branche en branche… tout nous retenait sur place.
Pourtant, la Bretagne ne se rapprochant pas toute seule, par quelque miracle de la nature, il a fallu reprendre la route … pour passer d’abord de l’autre côté du Bassin. Cap sur le … Cap Ferret (impossible de résister à la tentation d’une répétition facile), et son charme inimitable malgré le tourisme persistant et les nombreuses interdictions de stationner, dormir et je ne sais quoi encore. De nouveau de belles promenades en front de mer, quelques heures sur la plage à lire ou se dorer, les ruines gallo-romaines d’une villa à Andernos. Jeux de lumière toujours renouvelés.
Envoûtante île d’Oléron
Etape suivante : l’île d’Oléron. Une jolie découverte pour moi, un peu moins pour le chat qui n’a pas pu sortir beaucoup, pour cause de routes passantes, de promeneurs intimidants, de chiens en liberté (ses pires frayeurs restant toutefois les bicyclettes). Surprenants paysages que ceux de cette île lacérée de canaux, d’étangs salins, où la terre semble n’être qu’exception, mirage posé sur l’eau. Splendide citadelle de Vauban aux blocs de pierre taillés, parfois effondrés dans la mer en contrebas, cernée de toutes part par l’eau, surveillant de loin les rivages de France. Magnifiques les cabanes de créateurs et d’ostréiculteurs, aux couleurs vives recouvrant leurs planches éphémères.
Marais salants et marais d’eau douce
Pour alors, le ton était donné, et le fourgon aventureux n’a ensuite fréquenté que ces drôles de campagnes, mi-eau, mi-terre. Repasser sur le continent, remonter vers le marais poitevin, revenir vers les marais salants de Vendée et de Bretagne. Se garer en bord de plage, admirer la chaussée de Goix qui ne permet qu’à marée basse de rejoindre l’île de Noirmoutier. Noter au passage les petites pyramides de sel, des aigrettes dans les champs, les cabanes perchées au filet soulevé dans l’attente d’une pêche à venir, marcher des heures durant contre la butte entre mer et canaux…
Visites ici ou là aux amis et parents, rencontres avec les pêcheurs, les voisins et voisines en van ou en camping-car. Cueillir une grappe de raisin au pied d’une abbaye, écouter le métal surgi d’une maison voisine, entendre les oiseaux, supporter les moustiques (après tout ils sont chez eux et je ne suis qu’intruse). Des chiens, partout, amicaux avec moi, moins avec le fauve à roulettes.
L’architecture change, des maisons landaises aux logis de pierre de Charente, des longères vendéennes aux chaumières en vrai toit de chaume du sud Bretagne. Lentement, le cha(t)mion vagabonde et (re)découvre les chemins oubliés du Grand Ouest, longues arches végétales ou frèles passerelles entre deux eaux.
Un chatventurier
Le chat hésite entre le plaisir de la découverte (et de longues escapades) et les trajets tapi au fond du lit, bien à l’abri sous les couvertures. Les vagues de l’océan ne lui disent rien qui vaille, la circulation des villes l’intimide, le vent qui lui rebrousse le poil lui fait horreur, mais la solitude au fin fond des marais, la douceur des clairières de forêt, les odeurs à l’entrée des terriers et le vol des oiseaux le passionnent. Il s’échappe à la moindre occasion, mais revient toujours, la nuit tombée, et alors ses ronronnements font vibrer le fourgon tout entier.