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Aménager un fourgon…

Posted in fourgon aménagé

Cert article a été « oublié » dans des cartons virtuels. En faisant un peu de ménage, je le retrouve et décide de finalement le publier, juste pour rire. Eh oui, c’est que l’aménagement du cha(t)mion est fini, et il a même passé l’homologation VASP haut le pare-choc (ça n’a pas de mains, un fourgon) en juillet 2023. De l’histoire ancienne donc. Sauf que … il se pourrait bien que … bref, je pense à en aménager un second, juste pour vérifier que je n’ai toujours pas appris de mes erreurs. Ou parce qu’il y a un côté addictif ? Peut-être ça aussi.

Gwendreams

Comment dire, le processus d’aménagement d’un fourgon est totalement enthousiasmant, cela donne des ailes, avec un petit côté obsessif et c’est également parfois … tellement frustrant! Il faut le dire aussi.
Sinon, tout le monde se fera une idée tronquée de la réalité, m’imaginera avec une jolie baguette magique. Et hop, un petit mouvement et deux trois phrases bizarres, et voilà : un superbe fourgon aménagé. 
En fait, la vérité est bien plus ambigüe, avec des somptueux moments de gloire et de déplorables couacs, sans compter les doutes pernicieux et les moments d’abattement total, entre deux danses de la victoire.

Hum, j’en connais qui vont rigoler. Et à bon droit. Évidemment, j’aime bien vivre dans l’illusion de contrôler ne serait-ce qu’un minuscule microcosme. Et me lancer dans de grandes aventures pour me prouver que je sais surfer le chaos et l’inconnu aussi. Ça ressemblerait même à un schéma répété sans fin.
Bref, je me doutais bien que se lancer dans un tel chantier, sans la moindre idée de comment m’y prendre, ce serait un peu exigeant. Clarifions: j’ai pensé qu’avec de l’opiniâtreté et l’aide d’internet, je finirais bien par y arriver. Et c’est vrai, en bout de course. Puisque j’ai réussi.

Mais voici le moment de tout avouer : je n’ai aucun sens de la spatialité quand il s’agit de découper une planche à l’envers. Je prends les mesures, je reporte, je coupe et … oh oh, je l’ai bien fait, mais pas dans le bon sens et la planche ne peut donc pas rentrer à l’endroit prévu. Ce n’est pas une grande surprise, puisque je faisais déjà cette erreur à vingt ans. Mais réaliser que je n’ai toujours pas acquis cette compétence… c’est comme ne pas réussir à dépasser le premier niveau d’un jeu vidéo. En gros, on se sent un peu bête.

Au niveau des mesures, ça au moins je sais faire. On prend un mètre, on le positionne très exactement, on relève la dimension précise, on la note sur un carnet, on rentre dans l’atelier le mètre à la main, on vérifie dans le carnet, on trace un trait sur le tasseau, on coupe avec la scie circulaire. Tchak. On retourne dans le fourgon, on pose le tasseau. Comment ça, ça ne rentre pas ? C’est impossible ! À moins d’être un peu dyslexique des chiffres et d’avoir transformé 76.9 cm en 79.6 cm. Oui, évidemment,ça ne rentre pas.

Toujours dans le bois, mais plus complexe : faire un meuble. Je sais ce que je veux, où et comment. Enfin, en gros. Donc on mesure, on coupe des tasseaux pour faire l’ossature, on s’y reprend à 25 fois parce qu’on s’est encore planté dans les chiffres (si si, cela doit relever de l’incapacité pathologique à apprendre de ses erreurs). Enfin, tous les morceaux sont prêts, aux bonnes dimensions. Il ne reste plus qu’à assembler. Facile, On prend de la colle de charpentier, une perceuse, une visseuse et tadaa : admirez le travail! Mais … ça n’a pas l’air très droit, tout ça. Comment c’est possible, de faire un meuble pas droit avec des morceaux pile de la même taille?
Ah, il suffit de les assembler de côté et pas au bon endroit? Vous avez lu Asterix et Cléopatre? L’architecte qui fait tout de travers ? Pfff, des amateurs, ce n’est rien à côté de ce que moi je suis capable de faire !

Ah, vous commencez à comprendre : ce n’est pas la faute du fourgon qui met de la mauvaise volonté à se laisser aménager. Eh non, pas du tout, ce sont de multitudes petites erreurs d’inattention, la petite vis pas exactement de la même taille que ses soeurs, qui donc vient transpercer la table (aïe), la grande vis plus assez longue une fois mise dans cet angle (ouille la planche qui me tombe sur la tête).

Un peu d’incompétence aussi, mâtinée d’inexpérience (le prochain fourgon sera mieux fait, promis).

Et puis le matériel. Ah, le matériel. J’en ai jeté, des têtes de visseuses, des forets de perceuse. Des vis abimées. Des bois fendus. Sans même parler de la tige de métal spécialement achetée pour bien maintenir la batterie auxiliaire – et qui casse net, ni plus ni moins. Ou du convertisseur de courant, qui ne convertit rien. Le service après-vente: « ah oui, vous avez raison, ça ne marche pas. Bon, on vous le remplace. » Sérieusement, vous ne croyez pas que je suis assez capable de faire des bêtises, vous me vendez en plus un appareil qui ne fonctionne pas? (heureusement la crise de paranoïa passe vite).

De toute façon, tout finit toujours par s’arranger, non ?
(silence angoissé)
Oui, certainement. Ce n’est pas parce que le fourgon a été inondé quand j’ai voulu mettre en marche le système d’eau que ça va recommencer. Hein, dites ? Une fois, c’est bon. C’est assez pour remplir le quota galères. Ça ne va plus se reproduire, n’est-ce pas ? Plus jamais ? Surtout pas en plein milieu de la nuit ou en plein hiver ?
Parce que internet, c’est bien beau, on y trouve tout, c’est vrai. Et même les histoires d’horreurs de réservoirs fissurés des autres aventuriers. Les cauchemars ne sont pas loin. Le doute me ronge. La paralysie me guette. Encore une fois.

Ça finit par prendre des allures d’un livre de fantasy, dans lesquels l’héroïne doit surmonter des obstacles sans fin, éviter les ogres, retrouver son chemin dans les marais aux sables mouvants (on se demande pourquoi il y a du sable dans ce marais, d’ailleurs), perdre son épée et oublier la phrase magique. 

Mais moi, je voudrais juste pouvoir aller à la plage tranquille. Avec de l’eau courante. Et de l’électricité (ah, j’ai oublié de vous raconter l’histoire du frigo qui se débranche tout seul des fois). Et des meubles qui ferment. Et … bon, ça prouve bien que je ne suis pas dans une histoire fantastique. Le grand confort et la douche en fin de journée, ça ne fait pas grande saga, tout de même.

Alors ce serait trop demander, un gentil chantier sans incidents ?
Du genre, un chantier fait par des professionnels ?
Bon, évidemment, vu comme ça… 

(Donc pour résumer, en théorie il suffirait juste que je prenne des cours de menuiserie, de plomberie, d’électricité et que je fasse 15 ou 20 autres aménagements de fourgons, pour ne plus faire d’erreurs et connaître de grands moments de solitude face à un matériel non coopératif … en théorie …)

fourgon aménagé dans les Highlands
Heureusement, il y a toujours quelqu’un pour donner un coup de main (ou de bois) …

© Gwen Caillet 2024 – Tous droits réservés.

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