Last updated on 1 novembre 2023
Andalousie. Une journée de mi-janvier qui commence à la plage et se finit à la plage également, quelques dizaines de kilomètres plus à l’ouest, toujours plus à l’ouest. En passant par des bains romains d’eau (presque) chaude, témoignage d’un autre âge et preuve que certains goûts ne changent pas.
Des plages d’Andalousie …
Après le sacro-saint thé du matin et quelques heures de travail, je descends sur la plage. On m’a signalé une réserve naturelle de dunes juste de l’autre côté de la marina. Avant de partir de ce bel endroit tranquille, je tiens à voir par moi-même de quoi il s’agit.
Sur la plage de sable bordant des villas de rêve et leurs parcs arborés soigneusement entretenus, je fouille du regard, par habitude, la mince traine de mer. Parmi les algues vertes ou sombres, quelques éponges naturelles, un peu de coquillages, et deux poches d’oeufs de raie encore pleins. Je suppose qu’il est trop tard mais les relance néanmoins dans la mer.
Plus loin, un bar restaurant reste ouvert malgré le ciel qui se couvre, offrant salon extérieur et transats de luxe aux touristes étrangers, pour l’instant absents. Le petit port de loisir abrite de nombreux bateaux à moteur, certains venus d’ailleurs. Ils sont endormis pour le moment, ainsi que les jetskis et autres gadgets de la belle saison. Note mentale de ne jamais venir ici en plein été, trop de nuisances sonores en perspective.
Quelques établissements de type « chiringuito » de nouveau, ceux-là accueillant déjà quelques clients. La plage redevient libre, quelques sportifs profitent des restants de vagues pour s’amuser en paddle. Puis j’atteins la réserve. De petites dunes où la végétation reprend ses droits, parcourue de passerelles de bois un peu surélevées. C’est une jolie promenade, mais pas non plus de quoi s’y attarder outre-mesure.
De retour au fourgon, il est temps de saluer mes voisins des jours derniers. Il ne faut pas tarder car deux heures et demie de route m’attendent. En fait, moins d’une heure mais j’ai oublié de décocher l’option « éviter l’autoroute » et par ici, cela change fortement les temps de trajet.
… Aux bains datant de l’époque romaine …
Direction des bains romains repérés par hasard sur la carte. La petite rivière se colore joliment de ce bleu laiteux si spécial, annonçant la source d’eaux sulfureuses. Le petit bâtiment de pierre, encore blanchi à l’extérieur, me surprend car je m’attendais à un espace plus naturel. C’est une bonne surprise, car les murs d’enceinte protègent un poeu des vents froids, et la salle voûtée est tout de même un peu plus chaude. Trois français en sortent, j’aurai l’endroit pour moi seule avant qu’une famille allemande me rejoigne brièvement, puis je serai sortie avant même de laisser la place à deux habitués de l’endroit.
L’odeur de soufre si caractéristique ne me dérange pas vraiment, mais l’eau semble froide au premier abord. Environ trente degrés selon mes sources, mais on m’informe que cela varie un peu, et qu’aujourd’hui elle est plus froide qu’à l’accoutumée. Bain couvert, tunnel vers la source, un peu trop sombre à mon goût, passage vers l’extérieur, bancs de pierre, et en contrebas de nombreux autres bains à l’air libre, sensiblement de même température.
L’expérience me ravit, et le rhume que j’y gagne semble un prix tout à fait raisonnable. Depuis le début de ce voyage, ce sont les premières « eaux chaudes » que je trouve qui ne soient ni fermées, ni inaccessibles faute de place de stationnement. J’en rêvais !
De retour sur la route, chauffage au maximum dans la cabine pour tenter -en vain- d’éviter le refroidissement. Avec cette douce sensation d’épuisement d’avoir nagé et marché.
… Pour finir devant Gibraltar!
Direction une autre plage. L’endroit ne me retiendra pas outre mesure, malgré sa vue splendide sur Le Rocher. Gibraltar ! Panorama sauvage, en dehors de toute zone construite car en-dessous d’un immense golf. Trop de vent, route impassable en cas de pluie, trop de chiens pour mon fauve… Regarder le soleil se coucher puis se lever, rouge dans un jour nouveau, compter les supertankers qui passent au large, scruter Gibraltar aux jumelles. Ce sera bien suffisant.
Une dernière promenade sur la plage avant que ne tombe la nuit sur cette journée placée sous le signe de l’eau. Une journée presque ordinaire dans ce voyage superbe. Une journée extraordinaire, comme toutes celles d’une vie. Et de l’eau, de l’eau, encore de l’eau, à perte de vue…